Hélène et Laurent, jeune couple strasbourgeois apprennent qu’ils vont enfin devenir les heureux parents de jumeaux. Cela fait des années qu’Hélène attend ce moment, tant qu’elle ne l’espérait plus.
Une bonne nouvelle brusquement ébranlée, par la découverte de la tumeur au cerveau dont est atteint Laurent. Une forme de tumeur maligne, une des plus graves qui soit. A ce stade, un seul recours, l’intervention chirurgicale.
Lors de son accouchement, Hélène perd un des jumeaux et l’état de santé de Laurent se dégrade petit à petit. Malgré l’ablation complète de la tumeur, il décline chaque jour un peu plus et dépérit à vue d’œil.
C’est Françoise, collègue et amie d’Hélène, qui va par hasard tomber sur un article, la laissant perplexe. Ce professeur de sciences décide alors de transformer ses doutes en certitudes quant à un éventuel lien avec la maladie de Laurent, mais surtout d’y trouver une explication. Les réponses qu’elle trouvera la feront basculer dans l’effroi.
Notre évolution n’est pas terminée. Il reste encore beaucoup à découvrir. Il nous faut devenir les explorateurs de notre propre intérieur.
Une femme à l’état de légume est internée à l’hôpital de la Colombière, service de psychiatrie à Montpellier. Après maints examens, aucune cause physiologique n’a pu être mise à jour. Pas d’accident, pas de maladie ni de quelconque syndrome. Rien. L’état de cette patiente semble résulter d’une volonté délibérée et chronique de ne plus parler, ne plus bouger, ne plus s’alimenter, ne plus vivre. Maints spécialistes se sont relayés à son chevet pour la sortir de cette léthargie mais sans succès.
Stéphane Gérard nous ouvre les portes de cette aventure « thalamique » sur ce prologue qui aiguise grandement la curiosité.
Me voilà donc parachutée dans la vie d’un couple, dont l’attirance des contraires fait la force, celui d’Hélène et de Laurent. Lui, artiste dans toute sa splendeur, tête en l’air, marginal, hors de la réalité, tout à ses toiles et à ses sculptures. Elle, professeur de français, rigueur de la pédagogue et les pieds sur terre. Un couple hyper attachant, qui après le présage d’un bonheur annoncé avec la découverte de la grossesse d’Hélène, va vivre un véritable cataclysme avec la maladie de Laurent.
J’ai été très sensible tout au long du récit, aux différentes ambiances. Stéphane Gérard réussi avec habileté à nous faire passer d’une émotion agréable à une sensation de malaise et pratique avec aisance ce juste équilibre tout au long du récit. Les personnages jouent un rôle essentiel dans cette perception, car le moins que l’on puisse dire c’est que les personnages sont hauts en couleur.
L’exubérante et excentrique Françoise est l’amie fidèle. Cette bombe anatomique à l’assurance diabolique, possède une délicatesse linguistique peu commune et délicieusement caustique. La détestable et castratrice Rose est la mère de Laurent. Une femme incapable de manifester un semblant d’amour à ses enfants. Le passionné et ordonné Jeffrey est le frère de Laurent. Un des neurochirurgiens les plus réputés, admiré par son personnel, reconnu par ses pairs, cité en exemple par ses maîtres qui s’est longtemps torturé les neurones à propos de sa sexualité.
Mais Stéphane Gérard ne se contente pas de nous placer ces étonnants personnages. Grâce à ses bons mots, quelques sympathiques comparaisons et métaphores, la lecture est d’une extrême fluidité et le contenu scientifique se fond complètement et harmonieusement dans cet ouvrage.
Stéphane Gérard signe avec THALAMUS un premier ouvrage surprenant et réjouissant, avec moult qualités qui donnent une dimension particulière à ce thriller d’anticipation. Bref j’ai adoré !
Quelques extraits, juste pour le plaisir ...
« ça te dirait un plan à trois ? » Hélène à Laurent pour lui annoncer sa grossesse.
« sur le palier se tenait une femme sèche et austère, raide comme un tisonnier un jour d’hiver, au visage fermé et hautain qui aurait fait fondre d’effroi la plus tenace des banquises, si le réchauffement climatique ne s’en était déjà occupé »
arrivée de la belle-mère d’Hélène à un repas de famille.
« je suppose que la pintade d’élevage sera là » Françoise en parlant de la belle-mère d’Hélène.
« la prof de philo archétype de la vieille fille syndicaliste aussi radieuse qu’un pneu crevé » à propos d’une collègue.
« mais oui répondit poliment Hélène à une Dominique qui était à la pédopsychiatrie ce qu’était un cheeseburger à la diététique » à propos d'une voisine de sa mère.
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Interview littéraire 2013 - Stéphane Gérard | sur WordPress.com
Stéphane Gérard est l'auteur d'un premier thriller remarqué : "Thalamus". On ne dirait pas comme ça en voyant son air sérieux sur la photo et en lisant le résumé de son roman, mais on rigole...
http://gruznamur.wordpress.com/2013/07/19/interview-litteraire-2013-stephane-gerard/
Stéphane Gérard est né le 17 mai 1973. Il enseigne les Lettres Modernes à des adolescents auxquels il s’escrime à expliquer que Zola ou Baudelaire ne sont ni des héros de télé-réalité ni des joueurs de foot ! Avec passion … Les deux meilleurs moyens de s’évader sont pour lui lire et écrire. Il aime Zola pour son sens de l'observation, Baudelaire pour son spleen, Voltaire pour sa causticité, Süskind pour son parfum, Nothomb pour sa folie mais aussi Descosse, Chattam, Serfati, Grangé pour leur créativité. Il aime peu de choses ... mais énormément, il déteste beaucoup de choses ... et entièrement. Il a été le lauréat d'un Prix Régional de nouvelles en 2007. En projet un deuxième thriller sur un sujet inédit, au titre provisoire : « Jusque là, tout va ... »
Stéphane Gérard nous présente THALAMUS ...