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J’avais entendu parler de ce roman de Jac Barron il y a quelque temps, et je me le suis procuré dernièrement. LES CICATRICES, est le premier tome de « La Trilogie des Pulsions ». Ce thriller psychique va nous entraîner au fil du roman, au bout de la terreur.
L’auteur a pris le parti de faire parler chacun de ses personnages à chaque chapitre, ce qui permet de prendre un certain recul. On va ainsi croiser Serge Miller, chargé de l’enquête, qui va lui-même appeler à la rescousse Franck Marshall, connu pour avoir précédemment et avec panache, débusqué un serial killer. On y rencontre aussi Marc Dru, le psychologue, qui suit étroitement un enfant maltraité, Emily, la compagne de Franck, qui semble désorientée par le métier prenant et difficile de Franck et qui va d’ailleurs le quitter dès le début du roman, et enfin deux autres personnages sans prénom : le prédateur et la proie.
J'observerai si longtemps les hommes que je n'aurai probablement pas assez de vies, de tripes ni de rage pour les expliquer et les laver tous, dans la fleur de leur âge. L'amour n'existe pas.
Le roman commence par la découverte d’un jeune homme mutilé et défiguré, dans un square parisien. Le jeune homme est encore en vie. Un autre disparaît, et est, lui aussi retrouvé atrocement mutilé, mais toujours en vie. Une autre victime est découverte, avec un crescendo dans la violence.
Les chapitres se succèdent rapidement, faisant parler l’un et l’autre des protagonistes. On se demande souvent, mais « qui est qui » ? Plein de pièces éparpillées qui peu à peu vont se rassembler. J’ai rarement été aussi « secouée » ! Car au-delà du thriller, Jac Barron nous entraîne dans la faune de la prostitution masculine, de l’homosexualité, de la maladie aussi, avec les non-dits, les tabous, les cicatrices de chacun des personnages principaux, leurs échecs et leurs remèdes, leurs renoncements, et leurs déchirements.
Il m’a fallu deux lectures pour m’en imprégner. Un très bon roman, très dur, mais il faut dépasser les scènes insoutenables, et voir au-delà ! Qui crée ces monstres ? Qui, permet à qui, de se sentir l’âme d’un purificateur ? Il faut aller à la source de la blessure pour en trouver la cicatrice ! Et la cicatrice est toujours indélébile.
Un roman très dur ! A ne pas mettre entre toutes les mains. Ceci dit, j'ai hâte de me plonger dans le prochain opus de la trilogie : Plasma.
Une chronique rédigée par Brigitte Lassalle.
Jac Barron est né à Thouars le 23 décembre 1968. Il arrive seul à Paris à l'âge de dix-huit ans. Premier employeur : le restaurant Drouant. Ensuite l'armée, dans la gendarmerie à la DGGN (Direction Générale Gendarmerie Nationale). Puis il travaille pour le cinéma, les décors des tournages de pub, l'événementiel, les réceptions privées. Il reprend ses études à vingt-neuf ans, participe à des ateliers d'écritures, découvre la psychanalyse lacanienne, commence immédiatement des travaux de recherche sur les symbioses du langage, de la pensée, du corps et de la position sexuelle, en étroite collaboration avec un spécialiste du comportement psychique. Il assiste à ses cours particuliers de criminologie psychique et rédige un mémoire. Ensuite, il s'intéresse à la victimologie psychique et continue, toujours les études sur la schizophrénie, les addictions modernes et les horizons de la jouissance sexuelle. Fin 2005, il se sent prêt pour un premier projet : "La Trilogie des Pulsions". Entre 2005 et 2006, il écrit son premier roman, Les Cicatrices, et de 2007 à 2009 Plasma. Actuellement, il œuvre sur Impulsions, le dernier opus, tout en préparant d'autres projets d'écritures de romans, psychiques et oniriques.