Au travers de mes romans, un seul sentiment m’intéresse, le sentiment amoureux et ses multiples déclinaisons : aimer, quitter, désaimer, découvrir, être quitté, retrouver, perdre, attendre, espérer … Dans BESO DE LA MUERTE, c’est la passion poussée jusqu’à la folie qui est ici mise en scène.
Rappelez-vous, c’était il y a quatre mois environ. DJEBEL, mon premier rendez-vous avec Gilles Vincent se couronnait par un coup de foudre littéraire. Pressée d’explorer un peu plus l’univers de l’auteur, c’est avec ardeur que j’entame BESO DE LA MUERTE …
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Août 1936, Espagne
Accusé de sympathie républicaine, Federico García Lorca est exécuté quelque part entre Viznar et Alfacar.
Août 2011, France
Abandonné entre les rails, le corps carbonisé d’une jeune femme est retrouvé dans la petite gare de la Blancarde à Marseille.
Entre ces deux morts, s’écrivent les tragédies du vingtième siècle, les secrets d’État, les coulisses de la démocratie espagnole naissante et la passion dévorante d’une jeune femme pour l’ombre du poète.
Entre ces deux âmes suppliciées, un pacte étrange, bien au-delà du temps, va profondément bousculer la nouvelle enquête de la commissaire Aïcha Sadia.
"El beso de la muerte … Le baiser de la mort … Lorsqu’on enquête sur un sujet brûlant, au moment précis où l’on touche la vérité, il faut l’approcher encore, cette vérité, l’approcher jusqu’à l’embrasser. Et ce baiser, peut parfois vous tuer."
Au terme d’une soirée noyée dans l’alcool avec ses collègues, Thomas Roussel rentre chez lui. Une soirée de plus à ignorer Claire, sa compagne depuis cinq ans. Mais ce soir, c’est la fois de trop. Après avoir vidé son sac, Claire prend ses cliques et ses claques. Un départ sans retour.
Quatre ans plus tard, il a trouvé en Délia un nouvel amour. Après quatre années d’absence sans un mot ni une explication, Claire lui téléphone durant son mariage. Elle a été enlevée car elle a mis à jour un secret explosif lors de ses recherches pour l’écriture de son livre. Des révélations qui vont bousculer de très importantes personnalités de la sphère politique mais qui risquent également de lui coûter la vie. Rien ne compte plus pour Thomas Roussel, commissaire à la police judiciaire de Pau, de mener cette affaire à son terme afin de pouvoir partir serein en voyage de noces.
Savoir débuter un roman est primordial, Gilles Vincent l’a bien compris. C’est au cœur d’une Espagne en furie qu’il s’accapare le lecteur dès le prologue, puis qu’il déroule avec brio le fil d’une histoire passionnante.
Déployant les ressources de son talent, l’auteur nous offre un roman taillé au cordeau. Intrigue complexe, personnages fouillés et sensibilité dans l’écriture, Gilles Vincent comble son lecteur par son savoir-faire.
Je suis littéralement sous le charme de l’écriture de cet auteur qui utilise à merveille la matière première essentielle de l’écrivain, les mots.
Avec BESO DE LA MUERTE la magie opère une nouvelle fois et je fais un vœu : « jamais deux sans trois ».
" ... C’est d’abord une histoire d’amour. Une putain d’histoire d’amour comme on en voit rarement. Une quête insensée …"
A Federico García Lorca
On le vit marchant entre des fusils
Par une longue rue Qui donnait sur la campagne froide de l'aube, encore sous les étoiles. Ils tuèrent Federico Alors que pointait la lumière. Le peloton de bourreaux N'osa pas le regarder au visage. Tous fermèrent les yeux ; Ils prièrent ... Dieu lui-même ne te sauverait pas ... Federico tomba mort - du sang sur le front, du plomb dans les entrailles - ... C'est à Grenade que le crime eut lieu, Vous savez - pauvre Grenade ! - dans sa Grenade ! [...] On les vit s'éloigner ... Taillez, amis, Dans la pierre et le rêve, à l'Alhambra, Une tombe au poète, Sur une fontaine, où l'eau pleure, et, éternellement dise : Le crime eut lieu à Grenade ... dans sa Grenade !
Ce poème de Machado fut publié pour la première fois le 17 octobre 1936 dans l'hebdomadaire "Ayuda".
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Écrivain et auteur dramatique espagnol (Fuente Vaqueros 1898-Víznar 1936). La vie " Mon père était propriétaire terrien et un bon cavalier, ma mère venait d'une bonne famille. " Federico Garc...
http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Garc%C3%ADa_Lorca/120842
Gilles Vincent est né à Issy-les-Moulineaux le 11 septembre 1958. Un grand-père député du Front Populaire, grand résistant, déporté … Une grand-mère institutrice, hussarde de la République, bouffeuse de curés. Un père professeur de Fac, une mère professeur de Lettres, puis psychanalyste (personne n'est parfait). Et c'est du côté de Valenciennes que Gilles Vincent passe sa jeunesse dans laquelle ne trouvent grâce à ses yeux que les livres, les histoires, les contes et les légendes. À quatorze ans, au Maroc, il découvre Frédéric Dard (et sa seconde identité, San Antonio), et dévore tout "San Antonio" jusqu'à en oublier la magie du désert. Sa décision est prise : plus tard lui aussi racontera des histoires. À vingt ans, il abandonne ses études pour une carrière de commercial. Puis il rejoint le Sud, Marseille tout d'abord puis les environs de Pau où il vit depuis quelques années, tout entier consacré à "l'aventure des mots" : ateliers, classes, conférences et romans. Il a publié quatre romans dont Djebel, un polar dont Isabelle Adjani a acheté les droits cinématographiques. Il a reçu le Prix Marseillais du Polar 2010 pour son roman Sad Sunday. Dans les auteurs qui l'ont marqué, on retrouve Marguerite Duras, Didier Van Cauwelaert, Cormac McCarthy et Frédéric Dard bien sûr ! Dans ses passions se mêlent le ciné, les bouffes entre copains, les courses autour du lac, la lecture bien, les rêves, tous les rêves et Madrid où il se verrait bien vivre un jour ...
Bibliographie : 2012, Parjures (Jigal, "Polar"); 2011, Peine maximum (Jigal, "Polar"); 2010, Les Essuie-glaces fatigués rendent les routes incertaines (Jigal, "Polar"); 2008, Djebel (Timée, "Thriller").